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Rien n’est perdu…

Voici l’histoire de Paul.

Paul est un petit garçon né en octobre. Je l’ai rencontré lorsqu’il avait 6 semaines. Sa maman, Léa, m’a téléphoné car les tétées sont de plus en plus compliquées, particulièrement depuis qu’il prend le biberon.

Léa a pris la décision d’allaiter Paul le jour de sa naissance. Allaiter son enfant lui a paru évident. Les débuts ont été difficiles avec des douleurs et des crevasses mais elle s’est accrochée. Le premier mois, son fils s’endormait rapidement au sein, réclamait souvent dans la journée et dormait toute la nuit. Elle a été très déçue de constater que son fils n’avait pas assez pris de poids lors de la visite du premier mois et c’est avec tristesse qu’elle a complété les tétées avec des biberons de préparation pour nourrisson.

Depuis, tout est perturbé ! Paul s’énerve beaucoup au sein et les quantités bues au biberon augmentent. Les repas sont des périodes de tension extrême. Léa sent la fin de l’allaitement proche et la refuse. Ses proches ne la comprennent pas car vu toutes ces difficultés, pour eux, c’est beaucoup plus facile de donner le biberon. Pourquoi tient-elle tant à cet allaitement ? Son compagnon, lui, est démuni face à cette situation mais il soutient ses choix.

Lorsque je regarde Paul téter pour la première fois, je constate qu’il ne sait pas prendre le sein correctement. A cause de cela, Léa produit peu de lait. C’est un cercle vicieux. Nous apprenons ensemble à Paul à prendre le sein correctement. Il ne va pas réussir tout de suite ni à chaque fois mais sa maman a bien compris comment faire et lui réexpliquera à chaque tétée. Les prochains jours, Léa va stimuler ses seins régulièrement pour augmenter sa production de lait. Cela encouragera Paul à téter au sein. C’est un gros investissement en temps et en énergie mais Léa veut essayer de sauver son allaitement. Si c’est un échec, au moins, elle aura essayé.

Je revois Paul et Léa quelques jours plus tard. Paul met quelques minutes à trouver le sein puis déglutit 2-3 fois. Léa sourit devant ces petits progrès.

Je vais revoir Paul et Léa 4 fois en un mois environ. Au fur et à mesure des consultations, je constate que les tétées sont de plus en plus calmes. Paul se concentre lorsqu’il téte au sein et il boit moins au biberon. La dernière fois que je le vois, il est détendu pendant la tétée, il déglutit régulièrement pendant une dizaine de minutes, lâche le sein et s’endort. Léa elle aussi est détendue. Son sourire illumine la pièce.

Lorsque je les quitte, Paul boit 6 fois par jour et 2 tétées sont complétées par des biberons de 60 ml qu’il ne termine pas toujours. Il prend du poids régulièrement. Léa se sent bien comme ça, son objectif est atteint. Elle décide d’arrêter le suivi car elle se sent à l’aise avec l’allaitement. Le sevrage débutera lorsqu’elle l’aura décidée.

Cette histoire montre que la fin de  l’allaitement ne doit pas être subie. Parfois, nous arrivons à trouver des solutions et les efforts fournis par la mère (et le bébé) peuvent être récompensés.

Un sevrage forcé peut-être mal vécu et toujours pas accepté plusieurs années après. En discuter avec un spécialiste permet de faire le point sur son désir propre et ses choix.

 

Julie Champenois Wittlin

Consultante en lactation IBCLC

Infirmière spécialisée en pédiatrie

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